Carrière, Solo living

Le point sur ma vie professionnelle, début 2024

Voilà plus de 2 mois que j’ai été impactée par un licenciement économique – était-ce un mal pour un bien? Encore trop tôt pour le dire… Je n’ai pas manqué d’entretiens pour des postes plus ou moins intéressants, mais le marché pour mon métier et mon niveau d’expérience est vraiment déprimant. Très peu d’offres m’inspirent suffisamment pour que je postule et les contacts passifs (situation de chasse) sont à 99% hors de ma cible.

Quand je vois la longueur des processus de recrutement (au minimum 4 entretiens, étalés sur 2 mois…) et la liste des compétences et expériences exigées pour des salaires (si rarement affichés) vraiment pas folichons, je ne peux que soupirer. N’y a-t-il aucune entreprise souhaitant traiter décemment ses candidats et potentiels salariés? Payer en dessous du prix du marché et s’attendre à avoir de la main d’oeuvre compétente, motivée, taillable et corvéable à merci, vous y croyez vraiment? Revenez sur les basiques… Vous risquez les erreurs de casting et l’incompétence coûte très cher! Très clairement, si je prends un job et que j’estime n’être pas payée à mon juste prix, je me barrerais à la première occasion.

Mon constat (sachant que j’ai 20 ans d’expérience en Ressources Humaines) n’a guère changé depuis mes précédentes recherches d’emploi, si ce n’est que le ghosting s’est généralisé et il faut toujours éviter les cabinets de recrutement. Et maintenant que les réseaux sociaux permettent à tout un chacun de s’exprimer, je vois fleurir des dénonciations de mauvaises pratiques, voire même du « name and shame ». Perso, ça me va bien. Pour moi, il est essentiel de faire son métier avec éthique et transparence.

Mon feedback personnel, si jamais un cabinet de recrutement passe par ici, sait-on jamais:

  • Publier une annonce pour un poste juste à côté de la même offre mais en direct par l’entreprise: A QUOI ÇA SERT? On n’est pas des jambons, ça se voit. C’est parfois même du copier-coller au mot près. Juste au lieu de mettre « Tiktok » vous mettez « réseau social bien connu ». Pourquoi un candidat préférerait envoyer son CV à un intermédiaire plus qu’à l’employeur final en direct?
  • Harceler un candidat (message vocal + message LinkedIn + message e-mail) pour finalement ne jamais le recontacter quand, par politesse, il vous rappelle: A QUOI ÇA SERT? Vous savez que les gens ont la mémoire des mauvaises expériences. Il y a 2 cabinets qui me contactent régulièrement et la prochaine fois, je ne les ghosterai pas, je leur expliquerai pourquoi je ne travaillerai jamais avec eux, comme candidate ou DRH. Je ne comprendrai jamais qu’un cabinet se mette à dos des potentiels clients en les traitant comme de la merde comme candidats.
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  • Les ATS (Applicant Tracking System) sont des plaies pour les candidats les plus expérimentés. Déjà, ils demandent très souvent de rentrer les infos déjà présentes sur le CV et quand c’est automatisé, cela ne ressemble à rien… Il faut tout reformater et quand on a 20 ans d’expérience, c’est long… et je m’aperçois que ça ne sert pas à grand chose. J’ai déjà 2 exemples où les ATS ont rejeté mon CV très vite et où l’entreprise m’ont « chassée» sur LinkedIn. Donc ma candidature était, au final, pertinente… Y a quelque chose qui cloche, non? Je crois que je vais envoyer mon CV en direct au hiring manager si je parviens à l’identifier.
  • L’absence de fourchette de rémunération, on en parle? Déjà, je constate que les entreprises mentionnent de plus en plus les avantages sociaux (mon petit coeur de comp&ben est en joie), même si c’est le minimum légal, mais trop rarement le salaire. Résultat: on postule un peu dans le vide et les recruteurs qui nous appellent sont déçus car ils n’ont pas le budget pour nous. Ce sera bientôt illégal de ne pas mentionner de salaire sur les offres d’emploi, merci la Directive Européenne sur la Transparence des Salaires…
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  • Que dire des questions qui concluent souvent les formulaires de candidature? Je suis à fond pour les questions qui valident des points-clé comme les prétentions salariales, la disponibilité, l’éventuelle présence d’une clause de non-concurrence, la vérification d’une certification/qualification essentielle au poste, la maîtrise d’une langue… Mais je vois de plus en plus des questions à l’écrit que j’aurais posé en entretien avec la nécessité d’y répondre sinon le CV n’est pas envoyé! Déjà que personne ne lit les lettres de motivation, je me demande bien qui prend le temps de lire les réponses de tous les candidats. Si le questionnaire vient compléter une pré-sélection, pourquoi pas, mais avec l’envoi de la candidature initiale, c’est une vraie perte de temps pour le candidat et juste l’affirmation par le potentiel employeur que son temps à lui est plus précieux que le vôtre. J’ai joué le jeu pour le moment, mais sans aucun résultat et je pense que ça va devenir un red flag. Si l’entreprise veut des réponses à ses questions, qu’elle m’invite en entretien pour en discuter de vive voix!
  • Certaines entreprises réclament les résultats scolaires des candidats et vraiment, cela n’a pas de sens de me demander mes notes au bac, que j’ai passé au siècle dernier. Honnêtement, cela me donne une mauvaise image de l’entreprise qui cherche à recruter. J’ai eu à peine 10 en anglais au bac et cela ne m’empêche pas de le parler couramment aujourd’hui. Bref, un non-sens.
  • Message spécial pour les startups: NON AU CULTE DE LA PERSONNALITE DES FOUNDERS. Je vois de plus en plus le pedigree des personnes avec qui on pourrait travailler (leurs diplômes et expériences). On s’en fout qu’ils sortent de Polytechnique ou de HEC, ce n’est pas le flex que vous pensez. On travaille avec des gens, pas des CV. Vous devriez essayer, c’est comme çà que les entreprises fonctionnent, généralement. Dans mon cas personnel, j’ai un peu trop d’expérience pour être impressionnée par ces informations. J’ai croisé des Centraliens un peu concons et des BTS impressionnants. Vraiment, continuer à mettre en avant votre formation d’il y a 10 ans, est-ce pertinent? J’espère que vous avez évolué depuis.
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Je reste campée sur mes principes:

  • Je ne me déplace/connecte pas en entretien sans validation du salaire et du descriptif de poste. Mon temps et mon énergie sont précieux.
  • Je ne travaille pas gratuitement: NON je ne préparerais pas un cas pratique ni ne passerais pas une demi-journée dans votre entreprise sans être rémunérée. Toute peine mérite salaire. Un processus de recrutement ne devrait pas ressembler à une course d’obstacles et épuiser le candidat. On est à Koh Lanta, ou bien ?
  • Je ne cours pas après les cabinets de recrutement: si vous ne faites pas votre job sérieusement, vous serez blacklistés et c’est tout. Pas de temps à perdre avec des guignols.
  • Je n’accepte pas le manque de respect. Le red flag en tant que candidat est 10 fois pire en tant que salarié.
  • Je ne fais pas de lettre de motivation: ma motivation est d’avoir un salaire avec des bonnes conditions de travail et des avantages sociaux sympas, avec si possible des collègues cools.
  • Je privilégie le réseau: quand on connaît quelqu’un, il y a de la vraie information et aussi un soutien en interne qui fait la différence. Je n’ai pas encore activé ce levier à fond, mais c’est bien mon intention si rien n’a avancé sérieusement avant fin février.

Conclusion: j’ai 2 pistes sérieuses, avant la rentrée de lundi 8 janvier 2024: une à Dublin et une à Paris.

Et vous, avez-vous des red flags pour votre recherche d’emploi?

2 réflexions au sujet de “Le point sur ma vie professionnelle, début 2024”

  1. Bonjour Elodie, merci pour cet article très intéressant !
    J’ai aussi eu un licenciement économique fin 2023 et je me retrouve dans ce que tu écris.
    Je suis certes en Angleterre et les choses sont un peu différentes mais un certain nombre de points sont assez similaires.
    J’ai du mal à croire au pouvoir des lettres de motivation et je pense qu’une candidature montre déjà sa motivation sur un poste, sinon quel est l’intérêt de postuler ? C’est déjà dur de trouver un poste qui fasse vibrer sur le papier alors je ne vais pas aller perdre mon temps avec des choses qui ne m’intéressent pas ou pour lesquelles je n’ai pas les compétences. S’ils veulent jauger notre motivation, les entretiens sont là pour ça. Comme me le disait mon copain, si 100 postulants écrivent une lettre de motivation, tu crois vraiment que le recruteur va perdre du temps à lire 100 lettres ?
    Je n’en reviens pas qu’on demande les notes du bac, mais qui irait évaluer un candidat dessus ? J’ai eu 6 en philo coefficient 7 et je m’en suis relativement bien sortie dans la vie jusqu’à présent.
    J’espère que ton article sera lu par les cabinets de recrutement :D.
    Bon courage pour ta recherche et bonne année 2024 :).

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