Je n’ai pas choisi d’être végane pour perdre du poids. J’étais déjà végétarienne
depuis plus de 5 ans quand j’ai pris la décision de bannir produits laitiers et
œufs de mon régime alimentaire.
Cela a aussi coïncidé avec un moment difficile dans ma vie : gros
conflit professionnel lié à du bullying et perte d’emploi.
J’ai donc quitté un emploi sans en avoir un autre en vue, ce qui est très
stressant quand on est célibataire et que les revenus dépendent exclusivement
d’un travail salarié. La question de savoir comment je vais faire pour m’en
sortir financièrement a éclipsé toute autre considération, tout autre projet
que j’aurais pu avoir. Je suis toujours en recherche d’emploi aujourd’hui (je
loue une partie de mon logement pour faire face à mes dépenses et mon dossier
d’indemnisation emploi est en cours, sinon, je vis sur mes petites économies)
et j’espère de tout cœur que cette situation prendra fin très vite.
Comme je ne contrôlais plus grand-chose dans ma vie, étant à la merci de
recruteurs indécis, et n’ayant plus une table toujours garnie de chocolats,
bonbons et gâteaux à un mètre de moi, le moment m’a semblé tout indiqué pour
adopter une alimentation exclusivement végétalienne. J’avais déjà beaucoup
réduit les produits laitiers ces derniers mois, je consommais occasionnellement
du fromage et du beurre, mais aucun yaourt et jamais de lait. Je n’ai jamais
été une grande fan d’œufs, mais j’ai succombé au dogme protéinique et faisais
régulièrement durcir des œufs pour assurer ce fameux apport en protéines.
Fin septembre 2017, je suis allée à une fête végane à Dublin. Là-bas, tout
le monde était comme moi. Il y avait de la bonne bouffe sans cruauté et des
conférences avec des intervenants divers : médecins, journalistes,
sportifs de haut niveau etc. Et tous démontaient un à un les clichés liés au
véganisme : carences, manque de protéines, anémie, manque de muscles. Le
constat scientifique est sans appel : le meilleur régime alimentaire pour
la santé est à base de plantes et sans trop de graisses (low fat plant based
diet).
Le 01er octobre 2018, je suis donc officiellement devenue végétalienne (le véganisme impliquerait que je bannisse cuir et laine de ma consommation. Or j’ai encore des chaussures et des sacs en cuir et des pulls en laine. Je les userai et les remplacerai par des alternatives véganes), donc pour simplifier aux yeux du monde : je mange végane.
Les implications immédiates m’ont fait renoncer aux œufs et aux produits
laitiers bien sûr. Puis j’ai réalisé que le lait était présent dans le chocolat
au lait et les œufs dans les gâteaux. Bref, devenir végétalienne limitait
sérieusement mes options de « junk food ». L’immense majorité des
produits transformés ne sont pas végétaliens. De la même manière que j’ai
renoncé aux bonbons en devenant végétarienne, j’ai banni les gâteaux et
friandises en devant végétalienne. C’est évidemment bien meilleur pour ma
santé. C’est plus facile de dire non à un aliment pour une raison éthique que
parce qu’on est au régime. Je ne crois de toute façon plus aux régimes. J’en ai
fait une dizaine dans ma vie et ils m’ont tous laissé un bonus à la reprise. Je
préfère le changement d’habitudes alimentaires aux diètes temporaires avec
effet rebond.
Parallèlement à mon alimentation, j’ai aussi décidé de réduire ma
consommation d’alcool. Je n’en buvais pas tant que çà, mais l’alcool me fait
prendre du poids, c’est ma kryptonite. J’ai donc attendu le repas de Noël
familial pour boire du vin. Puis j’ai bu une bière dans un pub avec des amis.
Mais je crois que pour 2019, je peux tenter la sobriété totale. Mon foie ne
s’en portera que mieux. Et cette abstinence soutiendra mes efforts de perte de
poids.
Tout çà pour introduire le fait que, depuis que j’ai quitté mon emploi, mon
alimentation est plus saine, j’ai retrouvé la sensation de satiété et je
m’arrête de manger quand je n’ai plus faim. Si le plat n’est pas fini, je ne me
force pas, je mets de côté les restes pour plus tard. Je mange de grandes
quantités de fruits et de légumes et nettement moins de produits transformés.
Je craque encore de temps en temps pour des chips, mais je contrôle ces
pulsions et je n’abuse pas. Côté budget, je fais de sacrés économies : les
légumes et fruits de saison sont vraiment bon marché.
Le résultat se voit dans mes vêtements et sur la balance, puisque j’ai perdu une huitaine de kilos en l’espace de 5 mois. Cela peut paraître peu pour une si longue période, mais l’expérience montre qu’une perte de poids rapide induit une reprise de poids encore plus rapide et brutale. Autant y aller progressivement pour avoir des résultats durables. Le chemin n’est pas fini pour moi, puisque je suis encore dans la zone du « surpoids ». Quant à l’exercice physique, je ne me suis pas inscrite à une salle de sport, je n’aime pas çà et je crois que je n’aimerais jamais. Alors je marche. Partout, tout le temps. Vu que j’ai du temps pour moi, je boude la voiture et je sors mes baskets pour faire mes courses, aller à la Poste etc.
Est-ce que j’ai perdu du poids parce que j’ai adopté un régime
végétalien ? Ce n’est pas aussi net pour moi, car ma perte de poids a
commencé au moment où mon niveau de stress est retombé, pas quand j’ai
transitionné. Pour autant, je trouve facile de manger sainement, équilibré et
rassasiant en étant végane, donc pour moi, mon régime alimentaire a contribué à
mes meilleures habitudes et à un rééquilibrage qui fait du bien. Deuxième effet
« Kiss cool » : certains vêtements achetés au plus haut de mon
poids (parce qu’il faut bien se vêtir) ne me vont plus. Du coup, cela aide mon
objectif de réduction de garde-robe. Je vais user au maximum et je ne compte
pas racheter beaucoup de fringues avant d’avoir atteint l’objectif. Le plus
problématique, ce sont les jeans. Çà ne se porte pas vraiment lose chez moi.