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Développement personnel : régler son compte à son « fantasy self »

Mon « Fantasy self » est à la fois artiste inspirée, cadre sup à gros salaire, écolo active, ménagère parfaite, pique-niqueuse aguerrie, sportive gracieuse, mince, avec un teint de pêche et un moral au beau fixe, cultivant des amitiés équilibrées et enrichissantes, dans un intérieur de bon goût, lisant pléthore de livres, voyageant sans polluer aux quatre coins du monde… Autant dire que cette personne est occupée 48 heures sur 24, au moins.

En réalité, elle n’existe pas. C’est une chimère.

Photo de cottonbro sur Pexels.com

Pourtant, j’ai toujours essayé de la faire vivre, à coup de cours de théâtre, photos instagrammables, reprise d’études, investissement dans ma carrière, gestes écolo, recyclage, revente, seconde main, etc… Cela m’a épuisée. J’ai eu l’impression d’être à côté de la vraie vie.

J’ai eu quelques déconvenues sur tous ces terrains : perte d’emploi, harcèlement, orthorexie, voyages ne menant nulle part… Je me suis mis beaucoup de pression pour des résultats décevants au final. Je ne me trouvais performante sur aucun plan, je me sentais à la ramasse. Je ne voyais pas combien je m’éparpillais.

Est venu le temps du minimalisme, depuis 2014, à un moment où je n’étais pas au meilleur de ma forme. J’ai réévalué beaucoup de choses dans ma vie: la place du travail, l’importance de l’argent, l’encombrement des objets… J’ai lu des livres qui m’ont inspiré à me défaire de vieux schémas qui me faisaient plus de mal que de bien. J’ai vidé mes placards, mes armoires et mes tiroirs et j’ai trié. J’ai gardé ce que j’appréciais vraiment et j’ai viré le reste. J’ai commencé par vendre, car c’était moins ‘douloureux » de troquer des objets pour de l’argent que d’encaisser une perte sèche, puis je suis passée au don, car tout n’a pas de valeur monétaire, il faut en être conscient. Et maintenant, je pratique l’un ou l’autre avec la même aisance, de façon rationnelle et efficace. Ce qui peut être vendu sans trop d’efforts est vendu, ce qui peut encore servir mais qui serait vendu une misère est donné aux bonnes œuvres.

L’argent ne tombe pas du ciel, mais il n’est pas l’alpha et l’oméga dans la vie.

Maintenant je suis équipée face à l’existence. J’ai appris à fixer des objectifs réalistes et à lâcher prise sur ce qui n’en valait pas la peine. Cela n’a pas été un chemin sans embûches, loin de là, cela m’a coûté, mais je suis fière de moi et d’être devenue la personne, tout à fait imparfaite, que je suis.